jeudi 27 mars 2008

Le sexe selon Paulo Coelho

Paulo Coelho, certains diront que c'est de la littérature de jeunes filles, voire de gare. Le genre d'auteurs dont on aime beaucoup le livre sur le coup, mais qu'on oublie totalement deux jours après, tout incapables qu'on est de répéter "de quoi ça parle". Et que le trip mystique genre Légende personnelle, ça laisse certains de marbre..

Tant pis. J'apprends récemment que Paulo Coelho tient son blog et j'ai été ravi de découvrir qu'il publiait actuellement des textes sur la sexualité. Tirés de mystérieuses conversations avec un certain J., c'est un moyen comme un autre de respirer un peu...
...Entre les sextoys, le Viagra, les rapports de Durex sur qui baise le plus ou le mieux, les spams qui vous poussent à vous mettre des machines sur le zizi pour vous faire croire qu'il pousse comme un poireau, on a envie de dire STOP. Et rappeler, un instant, que le sexe n'est pas une affaire de performance. Juste de relaxation, d'aisance avec l'être cher, de partage de plaisirs, de capacité à être altruiste. Mais tout ça, l'ancien hippie brésilien convertie en auteur en parle mieux que moi..

"On devrait prendre conscience que,
lorsque deux corps se rencontrent,
ils entrent ensemble en territoire inconnu.
Transformer cela en expérience quotidienne,
c'est perdre le côté merveilleux de l'aventure.
- Y a-t-il une solution ?
- La première : vous n'êtes pas seul.
Si l'autre personne vous aime,
lui ou elle partage les mêmes doutes,
aussi sûr que vous avez l'air de paraître.
La seconde est : ouvrir la boîte secrète de vos fantasmes,
et n'ayez pas peur de les accepter.
Les normes sexuelles, ça n'existe pas,
vous devez trouver les vôtres,
et respecter une seule condition : ne jamais
rien faire sans le consentement de l'autre.
La troisième : sanctifier ce qui est sacré.
Soyez créatif, purifier votre âme à travers
des rituels que vous inventerez -
comme créer un espace sacré, faire des offrandes,
apprendre à rire ensemble,
afin de laisser tomber la barrière de l'inhibition.
Comprendre que ce que l'on fait est la manifestation de l'énergie divine.
La quatrième : explorez votre côté opposé.
Si vous êtes un homme, cherchez quelques fois à penser
et agir comme une femme, et vice versa.
La cinquième : comprendre que l'orgasme physique
n'est pas exactement le seul objectif de l'acte sexuel,
mais sa conséquence, qui peut avoir lieu ou non.
Le plaisir n'a rien à voir avec l'orgasme, mais avec la rencontre.
La sixième : soyez telle une rivière, coulant entre
deux rives opposées, comme la montagne et le sable.
D'un côté, la tension naturelle, de l'autre, la relaxation totale.
La septième : identifiez vos peurs,
partagez-les avec votre partenaire.
Et finalement, la huitième : donnez-vous le droit au plaisir.
Aussi anxieux que vous êtes à donner, l'autre désire exactement la même chose.
Si, lorsque deux corps se rencontrent, tous deux veulent donner et recevoir,
tous les problèmes disparaissent.
Alexander Lowen disait que le comportement naturel de l'homme
est ouvert à la vie et l'amour. Cependant, notre culture
nous a forcé à croire qu'il n'en était pas ainsi,
que nous devions rester fermés et méfiants.
Nous pensons qu'en agissant de cette façon, nous ne serons pas
blessés par les surprises de la vie. Mais ce qui se passe,
c'est que nous ne tirons aucun avantage de nos vies."

mardi 18 mars 2008

Le train de midi

"Qu'il m'aurait été doux de me reposer une dernière fois sur ces champs aux odeurs si atypiques, en me délectant des sonorités individualistes et anarchistes, en marche. malheureusement, au fond de ce lit là, la tempête fait rage, des lambeaux de civilisations entières maraudes et se télescopent, dans un tonnerre de dieu, où chaque acte renvoie à un ouvrage brulé. derrière mes pupilles, des postures érotiques avec des bambous et de nymphes commentent les fausses notes de mon requiem, celui du fleuve impure, et je t'aime. le sang des différents m'interpelle, exilé au fond l'immortalité, de tout ceux qui sont morts trop jeunes.

Le vent m'entraine encore sur ses traces, et de nouvelles perspectives font jour, plus lumineuse que la révolution. par trop de d'hésitation, je m'approche encore pour la dernière fois.la petitesse! tant d'abnégation, d'altruiste, de vice, pour approcher les chaires osseuse, et tellement convoités, de l'ingénieuse môme..tant de détours, d'épuisement, de renonciation, de divertissements, qu'au fond, les gribouillages ont caché le motif dessiné par la lâcheté des derniers censeurs savants.

L'histoire du tribun empereur, chevalier sans tête, qui se noya au fond de son chagrin. l'histoire survivra du bassin, la terre jadis brulé et maudit, maudit à son tour. Ca et là des Rif se dressent, sous l'impulsion de la dernière orange que la vieille putain refusa à sa sainteté. Hannibal le petit père a été plus futé semble t il, avant sa retraite il imbiba le sol de sa semence.

Et puis quoi ?! qu'elle s'écrit, de la bravoure? de la témérité? Non, faudra qu'ils soient épuisés, affamés, hypnotisés, qu'ils ne tiennent plus debout, s'ils croient en moi, se réveiller fils de Dieu, avoir pour seule compagnie des cailloux magiques. mais les toutous, loin de chercher réconciliation, se précipitent sur le dernier hameau de l'ice berg , pour mieux te harceler, pour mettre à feu ta citadelle de chats hypocrites.

Opium, les tapis d'en tant t'étouffent, la laine tu la veux maintenant autour du cou, petite, mauvaise, sa beauté n'en est que plus rayonnante. Prise de force, la fatalité à un parfum de renouveau. l'éléphant traverse monts et marrais pour détruire des temples mensongers, il piétine à tout va, trompe les bacchanales, crache sur les toiles immaculés, met à sac les super-sculptures mercantiles, son fardeau. il sieste à l'ombre des nuages, avant de revenir à la charge, en chœur avec les sombres prières des morts.


Son spectacle me fustige, comme un poulpe qui nage dans les eaux bouillantes pour se faire huitre, et se faire ciller les pieds. je détourne le regard, mais les ruines, ont laissé un trou noir dans mon âmes. la mesure de toute chose, des couleurs et des climats, du loin et de l'imminent. rien ne sera jamais plus comme avant, et ce train de midi que j'ai raté."

Radovan Ivsic

jeudi 13 mars 2008

Impacts et determinismes


"On ne choisit pas d'être pédophile ou philosophe hédoniste"Michel Onfray

On ne choisit pas non plus d'être bénévole, nazi, activiste de la cabale, ou kamikaze. et c'est presque aussi frustrant de savoir qu'on ne sera jamais astronaute, Bruce Lee, ou crooneur immortel..



dimanche 9 mars 2008

Strangers in the night

"Nous qui avons ouvert nos yeux et nos consciences, et qui savons où et comment la plante homme a poussé le plus douloureusement. nous qui croyons que cet épanouissement c'est toujours produit dans des conditions diamétralement opposés, que le précarité de notre situation a dû devenir extrême, nôtre invention et nôtre dissimulation se développaient dans le sens de la finesse et de l'audace, nôtre volonté de vivre s'intensifiait jusqu'à devenir volonté de puissance absolue. Nous qui croyons que la dureté, la violence, l'esclavage, le danger dans les cœurs et dans les rues, le secret, le stoïcisme, la tentation, et les diableries de toutes sortes, que tout se qui est mauvais, terrible, tyrannique en l'homme, ce qui tient en lui du fauve et du serpent, sert aussi bien l'élévation de l'espèce homme que son contraire. Habitants -ou tout au moins- hôtes de nombreuses provinces de l'esprit, évadés sans cesse des obscures et agréables refuges, où une prédilection, où une pré-aversion, la jeunesse, l'origine, le hasard des hommes et des livres, où même la fatigue de nos pérégrinations -sensés nous cantonner. Pleins de méchanceté à l'égard de la dépendance, et de ses appâts cachés dans les honneurs, l'argent, les fonctions, ou les entrainements des sens, reconnaissants même envers la détresse et les vicissitudes de la maladie, parce qu'elle nous affranchit toujours de quelque règle de son préjugé. Reconnaissants envers le dieu, le diable, le mouton, et le ver qui nous habite. curieux jusqu'au vice, chercheurs jusqu'à la cruauté, pourvu de doigts agiles pour saisir l'insaisissable, de dents et d'estomacs pour digérer les viandes les plus indigestes, prêts à toute tâche qui réclame un esprit persan et des sens aiguisés, prêts à n'importe quel risque -grâce à notre surabondance de libre volonté. Doués d'une âme qui se montre et d'une âme qui se cache, et dont personne ne pénètre aisément les ultimes desseins. Animés de mobiles qui s'avouent, et de mobiles qui se taisent, et que personne ne peut scruter jusqu'au bout. Clandestins sous des manteaux de lumières, conquérants sous nos aires d'héritiers et de dissipateurs, classificateurs et collectionneurs du matin au soir, avares de nos richesses et de nos tiroirs pleins. Ménagés de nôtre savoir -qu'il s'agisse d'apprendre ou d'oublier. Inventeurs de schémas, quelques fois fiers de nos tables de catégories, quelques fois pédants, quelques fois hiboux laborieux en plein jour, et même s'il le faut épouvantails. Et aujourd'hui il le faut, car nous sommes les amis nés, jurés, et jaloux de la solitude. De notre propre et profonde solitude, du plein midi, et du plein minuit, voilà l'espèce d'homme que nous sommes nous les esprits libres"
Nietzsch Gai savoir 1882

Quelle utilité y a-t-il, aujourd'hui, pour nous de relire des philosophes comme Baudrillard, qui révèlent de manière définitive l'absurdité et le mimétisme, par lequel se développe toutes nos connaissances (ou presque) en matière de vie et de sentiments. Tout ce qui n'a pas été broyé, rentabiliser et rejeté, par la machine industrielle, en l'homme, est définitivement négligeable. Et c'est précisément là que prend forme, le saut primitif du surhumain, qui se condamne à chercher, et à affirmer le "moi" dans la régénération et la conservation du monde -comme étiage indéterminé de "l'identique à soi" dominant.

Celui qui marche seul dans les tréfonds de la nuit, est coupable. Sans le savoir il piétine des générations de morts, qui somnolent sous ses pas, et tentent de s'y accrocher. qu'il soit à la recherche de la dernière marie, houri ou valkyrie , il n'en demeure pas moins , tout aussi affligé que le reste du l'humanité, que la vie ne pousse plus, à ses instants là, que comme champignon ou autre plante lascive, au rebords des édifices jadis construits. et même si la quintessence de cette quête est le dernier "non" candide, qu'il s'agirait d'abreuver, tout autre représentation ou dérivé n'est pas à décliner.

La nature performative du langage est en encore dans cet optique, le dernier recours à soi, quand toutes les images, et tout les gardes fou, se sont dérobés, pour ne laisser place qu'au sens de la prémonition de soi.


vendredi 7 mars 2008