jeudi 27 mars 2008

Le sexe selon Paulo Coelho

Paulo Coelho, certains diront que c'est de la littérature de jeunes filles, voire de gare. Le genre d'auteurs dont on aime beaucoup le livre sur le coup, mais qu'on oublie totalement deux jours après, tout incapables qu'on est de répéter "de quoi ça parle". Et que le trip mystique genre Légende personnelle, ça laisse certains de marbre..

Tant pis. J'apprends récemment que Paulo Coelho tient son blog et j'ai été ravi de découvrir qu'il publiait actuellement des textes sur la sexualité. Tirés de mystérieuses conversations avec un certain J., c'est un moyen comme un autre de respirer un peu...
...Entre les sextoys, le Viagra, les rapports de Durex sur qui baise le plus ou le mieux, les spams qui vous poussent à vous mettre des machines sur le zizi pour vous faire croire qu'il pousse comme un poireau, on a envie de dire STOP. Et rappeler, un instant, que le sexe n'est pas une affaire de performance. Juste de relaxation, d'aisance avec l'être cher, de partage de plaisirs, de capacité à être altruiste. Mais tout ça, l'ancien hippie brésilien convertie en auteur en parle mieux que moi..

"On devrait prendre conscience que,
lorsque deux corps se rencontrent,
ils entrent ensemble en territoire inconnu.
Transformer cela en expérience quotidienne,
c'est perdre le côté merveilleux de l'aventure.
- Y a-t-il une solution ?
- La première : vous n'êtes pas seul.
Si l'autre personne vous aime,
lui ou elle partage les mêmes doutes,
aussi sûr que vous avez l'air de paraître.
La seconde est : ouvrir la boîte secrète de vos fantasmes,
et n'ayez pas peur de les accepter.
Les normes sexuelles, ça n'existe pas,
vous devez trouver les vôtres,
et respecter une seule condition : ne jamais
rien faire sans le consentement de l'autre.
La troisième : sanctifier ce qui est sacré.
Soyez créatif, purifier votre âme à travers
des rituels que vous inventerez -
comme créer un espace sacré, faire des offrandes,
apprendre à rire ensemble,
afin de laisser tomber la barrière de l'inhibition.
Comprendre que ce que l'on fait est la manifestation de l'énergie divine.
La quatrième : explorez votre côté opposé.
Si vous êtes un homme, cherchez quelques fois à penser
et agir comme une femme, et vice versa.
La cinquième : comprendre que l'orgasme physique
n'est pas exactement le seul objectif de l'acte sexuel,
mais sa conséquence, qui peut avoir lieu ou non.
Le plaisir n'a rien à voir avec l'orgasme, mais avec la rencontre.
La sixième : soyez telle une rivière, coulant entre
deux rives opposées, comme la montagne et le sable.
D'un côté, la tension naturelle, de l'autre, la relaxation totale.
La septième : identifiez vos peurs,
partagez-les avec votre partenaire.
Et finalement, la huitième : donnez-vous le droit au plaisir.
Aussi anxieux que vous êtes à donner, l'autre désire exactement la même chose.
Si, lorsque deux corps se rencontrent, tous deux veulent donner et recevoir,
tous les problèmes disparaissent.
Alexander Lowen disait que le comportement naturel de l'homme
est ouvert à la vie et l'amour. Cependant, notre culture
nous a forcé à croire qu'il n'en était pas ainsi,
que nous devions rester fermés et méfiants.
Nous pensons qu'en agissant de cette façon, nous ne serons pas
blessés par les surprises de la vie. Mais ce qui se passe,
c'est que nous ne tirons aucun avantage de nos vies."

mardi 18 mars 2008

Le train de midi

"Qu'il m'aurait été doux de me reposer une dernière fois sur ces champs aux odeurs si atypiques, en me délectant des sonorités individualistes et anarchistes, en marche. malheureusement, au fond de ce lit là, la tempête fait rage, des lambeaux de civilisations entières maraudes et se télescopent, dans un tonnerre de dieu, où chaque acte renvoie à un ouvrage brulé. derrière mes pupilles, des postures érotiques avec des bambous et de nymphes commentent les fausses notes de mon requiem, celui du fleuve impure, et je t'aime. le sang des différents m'interpelle, exilé au fond l'immortalité, de tout ceux qui sont morts trop jeunes.

Le vent m'entraine encore sur ses traces, et de nouvelles perspectives font jour, plus lumineuse que la révolution. par trop de d'hésitation, je m'approche encore pour la dernière fois.la petitesse! tant d'abnégation, d'altruiste, de vice, pour approcher les chaires osseuse, et tellement convoités, de l'ingénieuse môme..tant de détours, d'épuisement, de renonciation, de divertissements, qu'au fond, les gribouillages ont caché le motif dessiné par la lâcheté des derniers censeurs savants.

L'histoire du tribun empereur, chevalier sans tête, qui se noya au fond de son chagrin. l'histoire survivra du bassin, la terre jadis brulé et maudit, maudit à son tour. Ca et là des Rif se dressent, sous l'impulsion de la dernière orange que la vieille putain refusa à sa sainteté. Hannibal le petit père a été plus futé semble t il, avant sa retraite il imbiba le sol de sa semence.

Et puis quoi ?! qu'elle s'écrit, de la bravoure? de la témérité? Non, faudra qu'ils soient épuisés, affamés, hypnotisés, qu'ils ne tiennent plus debout, s'ils croient en moi, se réveiller fils de Dieu, avoir pour seule compagnie des cailloux magiques. mais les toutous, loin de chercher réconciliation, se précipitent sur le dernier hameau de l'ice berg , pour mieux te harceler, pour mettre à feu ta citadelle de chats hypocrites.

Opium, les tapis d'en tant t'étouffent, la laine tu la veux maintenant autour du cou, petite, mauvaise, sa beauté n'en est que plus rayonnante. Prise de force, la fatalité à un parfum de renouveau. l'éléphant traverse monts et marrais pour détruire des temples mensongers, il piétine à tout va, trompe les bacchanales, crache sur les toiles immaculés, met à sac les super-sculptures mercantiles, son fardeau. il sieste à l'ombre des nuages, avant de revenir à la charge, en chœur avec les sombres prières des morts.


Son spectacle me fustige, comme un poulpe qui nage dans les eaux bouillantes pour se faire huitre, et se faire ciller les pieds. je détourne le regard, mais les ruines, ont laissé un trou noir dans mon âmes. la mesure de toute chose, des couleurs et des climats, du loin et de l'imminent. rien ne sera jamais plus comme avant, et ce train de midi que j'ai raté."

Radovan Ivsic

jeudi 13 mars 2008

Impacts et determinismes


"On ne choisit pas d'être pédophile ou philosophe hédoniste"Michel Onfray

On ne choisit pas non plus d'être bénévole, nazi, activiste de la cabale, ou kamikaze. et c'est presque aussi frustrant de savoir qu'on ne sera jamais astronaute, Bruce Lee, ou crooneur immortel..



dimanche 9 mars 2008

Strangers in the night

"Nous qui avons ouvert nos yeux et nos consciences, et qui savons où et comment la plante homme a poussé le plus douloureusement. nous qui croyons que cet épanouissement c'est toujours produit dans des conditions diamétralement opposés, que le précarité de notre situation a dû devenir extrême, nôtre invention et nôtre dissimulation se développaient dans le sens de la finesse et de l'audace, nôtre volonté de vivre s'intensifiait jusqu'à devenir volonté de puissance absolue. Nous qui croyons que la dureté, la violence, l'esclavage, le danger dans les cœurs et dans les rues, le secret, le stoïcisme, la tentation, et les diableries de toutes sortes, que tout se qui est mauvais, terrible, tyrannique en l'homme, ce qui tient en lui du fauve et du serpent, sert aussi bien l'élévation de l'espèce homme que son contraire. Habitants -ou tout au moins- hôtes de nombreuses provinces de l'esprit, évadés sans cesse des obscures et agréables refuges, où une prédilection, où une pré-aversion, la jeunesse, l'origine, le hasard des hommes et des livres, où même la fatigue de nos pérégrinations -sensés nous cantonner. Pleins de méchanceté à l'égard de la dépendance, et de ses appâts cachés dans les honneurs, l'argent, les fonctions, ou les entrainements des sens, reconnaissants même envers la détresse et les vicissitudes de la maladie, parce qu'elle nous affranchit toujours de quelque règle de son préjugé. Reconnaissants envers le dieu, le diable, le mouton, et le ver qui nous habite. curieux jusqu'au vice, chercheurs jusqu'à la cruauté, pourvu de doigts agiles pour saisir l'insaisissable, de dents et d'estomacs pour digérer les viandes les plus indigestes, prêts à toute tâche qui réclame un esprit persan et des sens aiguisés, prêts à n'importe quel risque -grâce à notre surabondance de libre volonté. Doués d'une âme qui se montre et d'une âme qui se cache, et dont personne ne pénètre aisément les ultimes desseins. Animés de mobiles qui s'avouent, et de mobiles qui se taisent, et que personne ne peut scruter jusqu'au bout. Clandestins sous des manteaux de lumières, conquérants sous nos aires d'héritiers et de dissipateurs, classificateurs et collectionneurs du matin au soir, avares de nos richesses et de nos tiroirs pleins. Ménagés de nôtre savoir -qu'il s'agisse d'apprendre ou d'oublier. Inventeurs de schémas, quelques fois fiers de nos tables de catégories, quelques fois pédants, quelques fois hiboux laborieux en plein jour, et même s'il le faut épouvantails. Et aujourd'hui il le faut, car nous sommes les amis nés, jurés, et jaloux de la solitude. De notre propre et profonde solitude, du plein midi, et du plein minuit, voilà l'espèce d'homme que nous sommes nous les esprits libres"
Nietzsch Gai savoir 1882

Quelle utilité y a-t-il, aujourd'hui, pour nous de relire des philosophes comme Baudrillard, qui révèlent de manière définitive l'absurdité et le mimétisme, par lequel se développe toutes nos connaissances (ou presque) en matière de vie et de sentiments. Tout ce qui n'a pas été broyé, rentabiliser et rejeté, par la machine industrielle, en l'homme, est définitivement négligeable. Et c'est précisément là que prend forme, le saut primitif du surhumain, qui se condamne à chercher, et à affirmer le "moi" dans la régénération et la conservation du monde -comme étiage indéterminé de "l'identique à soi" dominant.

Celui qui marche seul dans les tréfonds de la nuit, est coupable. Sans le savoir il piétine des générations de morts, qui somnolent sous ses pas, et tentent de s'y accrocher. qu'il soit à la recherche de la dernière marie, houri ou valkyrie , il n'en demeure pas moins , tout aussi affligé que le reste du l'humanité, que la vie ne pousse plus, à ses instants là, que comme champignon ou autre plante lascive, au rebords des édifices jadis construits. et même si la quintessence de cette quête est le dernier "non" candide, qu'il s'agirait d'abreuver, tout autre représentation ou dérivé n'est pas à décliner.

La nature performative du langage est en encore dans cet optique, le dernier recours à soi, quand toutes les images, et tout les gardes fou, se sont dérobés, pour ne laisser place qu'au sens de la prémonition de soi.


vendredi 7 mars 2008

vendredi 29 février 2008

Karma et réincarnation

C'est chez Luther que naquit l'expression "philosopher à coups de marteau", d'un besoin universel de renverser le christianisme en faveur du catholicisme. la réforme toucha toutes les sphères de la société chrétienne: politique, religieuse, économique, artistique, littéraire.. etc

Luther, dans cette démarche, postule pour une destruction des valeurs et des coutumes en place (moyen âge), en faveur d'un system plus égalitaire et surtout plus à l'abri de la superstition. dans lequel, la foi pourrait s'exprimer dans des schémas plus conforme à son accomplissement.

Nietzsche développe ce concept pour lui donner sa forme définitive:

  • Détruire le monde
  • Détruire dieu
  • Détruire l'homme
  • et..reconstruire le gai savoir
Or cette destruction, qui implique une séparation et une remise en cause, totale, du moi. implique aussi une séparation avec des êtres réels, des amitiés, à travers ces concepts. et dans cette figuration l'être ne peut pas, ne pas être affecté, comme l'a précisé JP Sartre et plus tard Michel Onfray (ce dernier, précisa aussi l'absence de positivité dans l'œuvre de Nietzsche). Et c'est dans cette tentative de "reconstruction" qu'intervient cet homme: Jan Erhardt Jensen, qui lui, est partisan d'une réconciliation, dans des réincarnation (non pas physique dans des vies futurs! :) mais par approximation ou par intuition sur le rapport perdu quelque soit sa nature) pour réparer les karmas qu'à engendré cette destruction.

dimanche 24 février 2008

Le joueur de luth

"Les hommes qui connaissent des instants de ravissement sublime mais sont ordinairement livrés, par contraste et par suite de leur épuisante dissipation d'énergie nerveuse, à la détresse et au désespoir, considèrent ces instants comme leur être authentique, comme leur "moi", la détresse et le désespoir comme une répercussion de "ce qui leur est extérieur"; ainsi pensent ils à leur entourage, leur époque, leur monde tout entier avec un appétit de vengeance.L'ivresse leur semble être la vrai vie, le moi authentique:dans tout le reste ils voient des adversaires et des ennemis de l'ivresse, qu'elle soit de nature spirituelle, morale religieuse ou artistiques" Nietzsche, Aurore [50] la foi dans l'ivresse

Le "oud" est de tout les instruments celui qui caractérise le plus l'orient, son apprentissage se fait à la puberté [13-14ans] en général, dans les milieux aisée (maquignons, héritiers..etc) et l'on ne s'en sépare que rarement.

Le joueur de luth a une influence prépondérante sur la société orientale, il fleurit partout, en toutes occasions. Il sied à toutes les tables, côtoie les fins lettrés, les puissants, et le peuple. mais se complait dans sa solitude "esthète". Il n'est pas étonnant, quand on fouille un peu dans son passé de trouver quelque idylle amoureuse inachevé, un passé plein de remous. Où tout comme le poète il ne rechigne pas devant la charmante compagnie et les billets amoureux.



Arborant le plus souvent un sourire taquin, au regard inquisiteur, il sait venir à bout de lui même et des autres, un public acquis sur lequel il a droit de vie et de mort, comme tout show-man. mais il n'est pas rare qu'il termine son sonnet sous des airs mélancoliques, quand le poids du syllogisme "celui qui se rebel, et se détourne de la voie de Dieu, celle qui donne respect et salut pour l'homme dans la communauté, à tout du féminin"-syllogisme qui a parfois engloutis des peuples entiers chez les musulmans, plus qu'ailleurs-se fait trop lourd, et que l'inconscient torturé devient la trame du spectacle..

vendredi 15 février 2008

La divine comédie de Dante

Jamais œuvre, inspirée d'une conception dualiste du monde ne fût aussi minutieusement construite, que l'est la divine comédie de Dante. c'est entre 1307-1309 qu'elle fut écrite, et publié quelque 150 ans après la mort de poète, soit plus de 600 ans. cependant, elle pose toujours un certain nombre de problèmes à la théologie, à la foie,et à la psychanalyse.

".. au milieu du cours de la vie,
je me vis entouré d'une sombre forêt,
après avoir perdu le chemin le plus droit.
Et comme à bout de souffle on arrive parfois
à s'échapper des flots et, retrouvant la terre,
on jette un long regard sur l'onde et ses dangers,
mon âme qui défaillait encore,
se retourna pour voir le passage
qui ne laissa jamais personne en vie"

C’est sous la conduite de Virgile d'abord, mandé par Béatrice, que commence le voyage de Dante. Il va le mener par l’Enfer, seule sortie de cette forêt. Dante et Virgile vont alors descendre à travers les neuf cercles concentriques dans chacun desquels sont logés, par ordre de vice, les occupants de l’Enfer.On y retrouve un certain nombre de personnages mythologique ainsi que des personnalités et des contemporains de Dante. Il va nous décrire donc l'enfer, qui est à Jérusalem, au centre de la terre "au cœur de la glaciation suprême". ensuite par un retournement décrit la restauration de l'État idyllique et le cheminement vers les cieux.

"Rend grâce, rend grâce au soleil des anges, grâce auquel tu viens jusqu'au soleil sensible"

On peut se poser la question, en ce qui concerne la divine comédie s'il y a véritablement une différence entre la vision, et l'imagination poétique et créatrice. les théologies ont attesté, que l'imagination créatrice serait enfaite une imagination réceptrice de tout ce qui vient de la transcendance (?). Ce qui apparait au premier plan c'est que Dante fait l'expérience d'un certain nombre d'états intérieurs qu'il nomme tour à tour, l'enfer, le purgatoire ou le paradis.

C'est dans un contexte politique extrêmement violent qu'est écrite la divine comédie, guerres entre guelfes et gibelins (moyen âge italien) qui tourne autour de la séparation des pouvoirs.

"..Pourrait-on regarder les gens ensevelis
dans ces tombeaux ? J'en vois les couvercles levés,
et personne n'est là, qui puisse l'interdire. »

Il répondit alors : « Ils resteront ouverts
jusqu'au jour où viendront, retour de Josaphat,
les corps qu'ils ont jadis abandonnés là-haut.

Regarde par ici : de ce côté se trouvent
les tombeaux d'Épicure et de tous ses disciples,
qui veulent que l'esprit finisse avec le corps.."


Dante considère qu'il va écrire un poème sacrée. ce qui implique, que le lecteur doit y déchiffrer un certain nombre de symboles et de signaux, qui vont le transformer lui même.Parcours initiatique où on se métamorphose à l'intérieur même de son âme..

A l'inverse de ceux qui représentent l'enfer comme des flammes qui consument le corps, chez Dante ça se résume dans une sorte de glaciation sans fin. c'est à dire qu'au fond de nos propres tourments, il y a cette glace, cette immobilité, et cette mort en nous même.

À ces mots se dressa sous le même couvercle
un esprit découvert jusqu'au ras du menton
et qui devait rester sans doute agenouillé.

Il scruta tout d'abord les alentours, voulant
s'assurer qu'avec moi personne ne venait,
et sitôt qu'il eut vu ses doutes dissipés,

il me dit en pleurant : « Si tu pus pénétrer
dans nos noires prisons grâce à ton bel esprit,
où se trouve mon fils ? pourquoi viens-tu sans lui ? »


Le latin ne convient plus, il est encore enseigné en théologie, et dans d'autres branches, mais il s'agit de faire parler une langue nouvelle pour des choses qui vont dans l'au-delà, au fond de cet au-delà. Il y a des langues qui circulent:la principale est le provençale, dans le milieu de la france, à travers les troubadours.Il faut donc dépasser le latin, intégrer le provençale, et inventer une langue nouvelle qui soit sacrée et qui dure:c'est l'italien!

Virgile s'arrête au sommet du purgatoire.tout bonnement, parce qu'il ne sait pas ce qu'il s'est passé après lui:"l'avènement du christianisme". Dante condense alors les 13 siècles jusqu'à lui et introduit une figuration qui n'est pas trouvable avant lui dans l'histoire de la métaphysique:"l'amour" personnifié par Béatrice (2 ème intercesseur). L'intellect d'amour ne se trouve pas avant lui, et sa relation avec les sociétés secrètes de son temps "les fidèles d'amour"de la vita nova entre autres, n'est pas à négliger dans cette figuration, qui a muri à travers les troubadours, comme conséquence logique de l'aménagement qu'a nécessité le christianisme "la vierge Marie", où pour la première fois on parle de la pénétration de la substance féminine comme ravissement.

"-Déjà, sur le visage de madame se refixaient mes yeux, et à leur suite mon cœur se détachait de tout le reste, elle ne riait point -Si je riais, tu deviendrais pareils à ses mêlés, quand son corps se fit cendre, car ma beauté, bien plus flamboyante, tu l'as bien vu. qu'on s'élève plus haut par les degrés du palais éternel, brille si fort, qu'en l'affrontant sans voile ta force humaine en subirait l'éclat, comme un rameau que fracasse la foudre"

"Nous voici élevé au septième astre, qui sous l'art d'empoitraille du lion, lance des rayons empreignes de sa vertu, que ton esprit s'attache à tes regards et qu'il te soient des miroirs, pour la figure qui dans ce miroir ci va t'apparaitre"


Dante qui veut introduire une nouvelle vision du monde, se donne le droit de parler dans une langue nouvelle et de prétendre connaitre des choses que ne pouvait pas connaitre Virgile, qui est rappelons le, le poète le plus important de "son" temps, qui se réclamait poète officiel de l'empire romain-germanique,dont se réclame aussi Dante, et qui était censé avoir fait son voyage aux enfers tout comme Homère ainsi que d'autres avant lui..Mais c'est la première fois que tout est si minutieusement construit, car depuis le christianisme quelque chose a pris forme, des degrés aussi bien dans la perdition que dans le salut et la connaissance.

Le parcours nous montre que l'enfer est une perte de langage, une stéréotypie du langage, une aphasie, un bredouillement, une perte de sens, tout comme l'ont souligné Freud et Lacan plus tard. c'est babel enfoncé au centre de la terre, où personne ne comprend plus personne, où Nemrode parle une langue que personne ne comprend plus. Pétrification, dévoration aphasique de soi: Satan avec ses trois têtes dévore les corps dans la glace, la bouche plaine..Les trois têtes ici sont:"la haine, l'ignorance et l'impuissance" contrairement à la trinité (après le purgatoire) "l'amour, la connaissance et la puissance (qui n'est pas le pouvoir)".

Ce qu'il nous dit c'est, vous êtes votre essence d'homme, de mortels, c'est le langage. voilà ce que vous en faites ou vous n'en faites pas, et c'est d'après votre position par rapport au langage que vous irez soit au paradis, soit au purgatoire, soit en enfer. Et il rajoute, que ce qu'il nous dit a au moins 4 sens:
Le paradis selon Dante, c'est avoir une parole assez forte pour allier constamment ces 4 sens à la fois, et lorsqu'on perd un de ses sens on a tendance à se rabattre sur le sens "littéral" , ce qu'on peut voir se produire aujourd'hui dans la communication, incessante, intempestive. Et qu'est ce qu'un humain qui perd le sens de sa parole, de sa puissance, de son efficacité? un humain qui s'infernalise lui même!

Les mots les plus utilisé par Dante au paradis, sont:rire, plaisir, et jouissance. mais jouissance n'est pas purement physique et corporelle, c'est l'intellect d'amour:plus vous jouissez, plus vous comprenez, et plus vous comprenez, plus vous jouissez, ça va vers le sans fin..

Le troisième et dernier intercesseur, après Béatrice dans l'entrée dans la divinité, est St Bernard de clairvaux, le français, porte parole de l'ordre du temple (trait d'union entre l'islam mystique et la chrétienneté à travers lequel les fidèles d'amour d'Iran étaient venu en occident) , avec lequel Dante sort du paradis pour s'effacer dans les cieux.

lundi 11 février 2008

L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford



"La fin de la guerre de Sécession en 1865 marque une transition dans l’histoire des Etats-Unis. Les colts disparaissent des ceintures et avec eux le mythe fondateur de l’aventurier mal rasé. Dans cette amérique qui se «civilise», Jesse James apparaît comme un vestige du passé, un anachronisme qui n’a plus sa place dans une société en mutation.

Un film inclassable…Sorte de mutant cinématographique moitié western moitié fable philosophique. Entre Ingmar Ford et John Bergman.

Andrew Dominik c’est un peu l’anti Jacques Séguela. Le refus inconditionnel de la publicité mensongère. Son film ne s’appelle donc pas «Ensemble tout devient possible» mais bien «L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford». Et l’asssassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford c’est exactement le propos du film.

La réalisation est sublime et d’un très haut niveau technique. La prise de vue très photographique explore les possibilités offertes par le jeu sur la profondeur de champ. En la réduisant, le réalisateur donne l’impression que les protagonistes évoluent dans un huis clos alors même qu’ils chevauchent dans des décors grandioses qui s’étendent à perte de vue." suite


Tout en accord avec le tragique de "son" époque, et par conséquent la nôtre..post-moderne. où l'absence de valeurs, le nihilisme et le mensonge généralisé sont propices à l'émergence de cette classe d'individu lâches, mais qui à force de spéculation et de gesticulations en viennent à croire le contraire, et à commettre toutes sortes d'infamies au nom de ce même contraire.

mercredi 6 février 2008

Autorité:Observez les grands singes!


Les gorilles, babouins, macaques, bononos sont nos cousins, les chimpanzés, nos frères. Et si nos meilleurs coachs en matière de vie de groupe , étaient ces grands singes vivant en petits clans?C'est la vision du paléo-anthropologue Pascal Pick. Il nous ramène aux origines du leadership..sans tomber dans le piège de l'anthropomorphisme.

  • Rappeler qui mène le jeu par de petits touches..
Celui qui détient l'autorité doit sans cesse s'activer pour la réaffirmer. Prenons le cas de Baka, une femelle chimpanzé. Autour d'elle les mâles se succèdent à la 1ere place. Mais non sans son assentiment. C'est donc Baka qui détient l'autorité dans le groupe. Comment parvient elle à la conserver?par la négociation. Exemple :sur un tronc d'arbre, Baka rencontre Zola, laquelle bloque son passage en faisant semblant de ne pas l'avoir vue. Zola défie l'autorité de Baka. Que va faire cette dernière? surtout pas rabrouer violemment la rebelle, ce serait prendre le risque d'une contestation bien plus forte. Elle s'arrête donc un moment, pour montrer qu'elle respecte la position de Zola, avant de lui faire comprendre qu'elle doit lui céder le passage.

Ainsi l'autorité se construit à travers des négociations subtiles, au jour le jour, qui laissent à chaque individu la place de s'exprimer. En groupe, donnez à chacun un temps de parole pour laisser cours à ses frustrations. On acceptera mieux que vous ayez le dernier mot.

  • Conflits:s'interposer vite et mettre du liant tout les jours
Chez les chimpanzés, il revient au mâle dominant d'intervenir pour éviter que les conflits s'enveniment. Si une bagarre éclate, il se pose en juge de paix, se place entre les deux protagonistes et , hérissant les poils pour manifester sa prestance, effectue une démonstration de force. L'interventionnisme est une obligation découlant du pouvoir. Mais les grand singes sont des as en matières de prévention des conflits, grâce à la pratique de l'épouillage..elle correspond à ces petits gestes qui consistent à dire bonjour, à parler de la pluie et du beau temps, pour avoir de l'échange social. Chez les primates, plus une espèce est évolué, plus elle accorde du temps à ces attentions , et moins elle enregistre de conflits internes.

  • Motivation:récompenser le bon chasseur pour en faire un exemple
Chez les chimpanzés, la reconnaissance des mérites s'opère autour de la chasse. Seuls ont droit à une part du gâteau ceux qui ont participé à la prise.On invitera tout de même le mâle dominant , même s'il n'a pas participé, mais les plus beaux morceaux reviendrons au meilleur chasseur. Le chasseur numéro 1 ne s'attribuera pas tout les honneurs, il rendra hommage au camarades l'ayant aidé, en partageant la viande avec eux. à la prochaine chasse, le chasseur d'élite, sachant que le mâle dominant ne va pas lui usurper son butin, sera plus motivé pour un nouvel exploit. et les autres chimpanzés ne rechigneront pas à l'aider, sachant que leurs mérites seront aussi reconnus.

  • Motivation:favoriser les échanges de compétences
Nos frères, les chimpanzés ont intégré depuis longtemps dans leur manière de fonctionnement les échanges de bon procédés et la mutualisation des compétences. Que va faire un chimpanzé en possession d'une noix de coco mais bien embêté de ne pas savoir l'ouvrir?Il va négocier un deal avec une femelle compétente: tu ouvres la noix de coco, je partage le fruit avec toi. Dés que l'intérêt du groupe est en jeu les chimpanzés collaborent. Ils sont capables de faire une action extrêmement efficace et organisé, pour aller faire la guerre à un autre groupe. Les coopérations fonctionnent aussi pour renverser l'autorité devenu illégitime. Un mâle numéro 2 prend rarement le pouvoir seul. Il fait alliance avec le mâle numéro 3. La récompense pour lui? Devenir numéro 2.

  • Innovation:écouter ceux qui osent travailler autrement
Année 1950,île de Koshima, Japon. Une femelle macaque nommé Imo se nourrit de patates douces que la population humaine, vénérant cette espèce, jette à son intention sur la plage. Pour débarrasser l'aliment des grains de sable, Imo a l'idée de nétoyer les patates douces dans la rivière. Plus tard, elle découvre que, en les lavant dans l'eau de mer, elle ajoute un petit gout salé fort ragoutant. Imo vient d'innover. Mais voilà, chez les macaques, le hiérarchie est rigide, l'information circule verticalement et selon le lignage, jamais horizontalement. Imo va donc divulguer sa trouvaille à ses enfants, eux-mêmes en parleront à leur progéniture. Il faudra 5 générations pour que l'ensemble des macaques de l'île en profitent! Même genre d'aberration chez les chimpanzés cette fois-ci. Pascal pick se souvient d'un mâle ayant découvert comment ouvrir une noix de coco mais qui, devant le groupe, continuait à faire semblant de ne pas savoir, de peur que sa trouvaille ne soit accaparée par les dominants et qu'il n'en tire aucun mérite!

Donc plus un système est souple, plus les innovation peuvent se diffuser vite. La direction a besoin d'une garde rapproché, non de barons qui musellent la créativité des équipes.

  • Séniors:miser sur l'expérience pour sortir plus vite des crises
Chez les babouins paulyas. Chaque matin, un rituel à lieu entre jeunes mâles arrogants pour décider de la direction à prendre afin de trouver un point d'eau. C'est à celui qui se dressera le plus haut devant le leader pour se faire entendre. Arrive la saison sèche. Aucun des jeunes mâles ne sait plus vers quelle orientation mettre le cap. L'heure est gravissime. L'épuisement des ressources pourrait conduire à la mort du groupe. C'est alors qu'un vieux mâle et sa femelle descendent de la falaise où ils ont élu refuge et se mettent à marcher dans une direction. Le reste du groupe les suit, dans le plus grand respect, car ils sont les derniers à pouvoir les mener vers une dernière source non asséchée.

lundi 4 février 2008

Utilisation de la mort:à qui la faute?

"Nôtre liberté s'arrête là où commence celle des autres" ce qu'il faudrait rajouter c'est " Nôtre aliénation commence aussi là où s'arrête celle des autres".
On est en droit en effet de se poser la question: pourquoi l'homme est-t-il encagé étant libre au sens pénal? Or la situation tel quelle se présente montre un homme aliéné, la modernité l'a emprisonné, la culture se résume au JT de 20:00h, ou regarder un match de foot le week end.
Tout accès à la raison mène à la déraison, le langage perpétuel et incessant ne fait que propager un dialogue de sourds, du "tout normal". L'individu est écrasé par la grande machine industrielle, pour n'en faire finalement qu'un automate.
Ses pulsions se retourne contre lui, il devient paranoïaque, obsessif, et en somme plus apte à la consommation effréné.
Les conséquences:la névrose, l'impuissance, la violence conjugale, la destruction des foyers, la délinquance et bien d'autres maux auxquels on ne peut rester insensible .
Qui ont sont les bénéficiaires? là est tout le problème, car dans la plupart des cas se sont des conglomérats surpuissants, uniquement motivés par le profit, ils soutiennent les gouvernements, graissent des pattes, financent des campagnes électorales.
Comment résister? la lucidité, la diffusion d'information. Internet offre cette opportunité: celle d'éveiller les conscience. Car on parle là de champs immanents de consciences, qui doivent sans cesse se renouveler. ce qui implique qu'une démarche alternative n'est jamais veine, et peut apporter des résultats, aussi infimes soit ils.

samedi 2 février 2008

Cynisme, Stoïcisme, Machiavélisme..et même Mysticisme!

On est porté à croire, que c'est par ingénieuse malice, ou coup de pouce diabolique, que l'esprit libre, une fois jeté dans la masse, revêt tant de déguisements et de camouflages..et peut être est ce le cas!
Comme cette noblesse de touche et ce dédain avec lequel il fouette les mal fichus, le moches, les dégoutés, les déglingués, comme pour dire:Ainsi vôtre dieu vous a donné des bras et des jambes pour marcher à ma hauteur, et vous n'êtes bon qu'à vous lamenter?!
Puis, prise de conscience, voilà un marchand! il le sait lui, tout ce qui a été volé, et il es habile. ses yeux vont démasquer mon mensonge, ma voix déréglé, mes gestes précipités. Il faut que j'en fasse un allié, un complice, quelle meilleure table pour cette célébration que la "boue"?!! Mais le voilà qui revêt (le marchand) le masque pathétique de la fatigue, Imposteur! je t'y prend, tu sais donc depuis longtemps qu'il est mort, et tu voulais me faire porter ta culpabilité, et tu agis de même avec les autres.Ah! les foudres vont s'abattre sur toi, malheureux!(...) rends moi ma monnaie pour cette fois, mais prend garde, je t'ai à l'œil!(...)et là il se faufile, comme s'il craignait qu'une tuile céleste lui tombe dessus, les oreilles collés au ventre de la rue, afin de mieux entendre le dernier soubresaut de la conscience..populaire! (...) Enfin le voilà couché sur son lit, à préparer le dernier rituel Dionisiaque, à jouer au scénariste, afin d'être une dernière fois le héros de sa tragédie et s'entende bafouiller, épuisé: "rend moi mon gai savoir!"

vendredi 1 février 2008

Les condottieres

Nés en Italie au Moyen Âge, les condottieres ou condottieri en italien (« mercenaires », de l'italien condotta, contrat de louage), sont des chefs d'armées de mercenaires.

Soldats réguliers démobilisés ou nobles en mal de gloire, ils mettent leur art de la guerre au services d'États. Rémunérés le plus souvent en espèces sonnantes et trébuchantes, ils ne rechignent pas à accepter des terres et titres en échange de leurs services.


D'après leur condotta (engagement), les condottieres devaient fournir soldats, matériel militaire et commandement. L'ampleur des organisations gérées en faisait de véritables entrepreneurs de la guerre. Ils se multiplièrent à la faveur de la lutte entre Guelfes et Giblens. Bien souvent, leur

puissance devint telle qu'ils pouvaient prendre le contrôle de la ville qu'ils servaient.

Les condottieres s'épargnaient mutuellement : tandis qu'ils rançonnaient sans pitié les habitants des pays vaincus et réclamaient des sommes énormes pour prix de leurs services, ils se renvoyaient leurs prisonniers sans rançon.

...

"une figure éthique, un personnage conceptuel me ravissent plus volontiers lorsqu’ils émergent du concret, de la pratique. Ainsi, ils peuvent servir pour retrouver la théorie qui n’a de sens que fécondée par les expériences générée par les émotions de la vie. Le Condottiere me plaît moins pour ce qu’il fut historiquement que pour ce qu’il permet dans le registre de l’éthique "

Neitzsche

...

Le Condottiere est donc là, d’abord, comme symbole émancipatoire de l’affirmation du sujet. L’énergie pliée en est le fond. C’est cette énergie prête à s’exprimer qui constitue le sujet qui lui donne sa force, qui le positionne en posture critique, en attitude résistante. La statue de Verrochio contient cela. Mais elle contient également « la virtuosité »: la capacité à réaliser une action avec brio, élégance et efficacité. De même, elle suppose l’excellence et la manifestation d’une personnalité, d’une façon unique de procéder. Talentueux, habile et supérieur dans ses fait et gestes, le virtuose marque le réel de sa griffe, imprime un style et révèle des chemins par nul autre empruntés..

jeudi 31 janvier 2008

Les 5 évolutions de la pensée humaine

Je m'entretenais il y a quelque temps de ça avec un ami - sur ce sujet ie l'évolution de la pensée humaine. Alors que je défendais la thèse comme quoi le contenue métaphysique de cette pensée, était le résultat d'inter-collisions entre différentes cultures.Il m'opposa un argument simple mais déconcertant:
"cinq hommes juifs ont fait de la pensée ce qu'elle est aujourd'hui..

  1. Moïse :Tout est Dieu
  2. Jésus: Tout est Amour
  3. Marx: Tout est Argent
  4. Freud: Tout est Sex
  5. Einstein:Tout est Relatif"
En y repensant j'en conclus que c'était vrai d'une certaine manière, et même à moindre échelle. je m'explique: Il est connu que la religion fait partie des structures primaires de nôtre intellect, du fait qu'on y soit initié à partir du plus jeune âge mais aussi qu'on y soit confronté quotidiennement par une de ses paraboles (droit, institutions, modèles sociaux et juridiques..etc) que se soit en occident, ou ailleurs. De même pour l'amour et ses différentes représentations, et ainsi de suite . Par conséquent cette hiérarchie est d'autant plus importante que chacun se définit par le rapport qu'il y entretien avec chaque classe, mais je doute qu'il y est là un rapport pyramidale, surtout en ce qui concerne l'individu. J'opte plus pour une sorte de cycle..exemple: après le coït on se surprend souvent à disserter sur le sens de l'existence comme si ça nous était tombé dessus! ensuite on reprend nos activités "normales". Est ce là une représentation possible de ce que désignait Nietzsche par "l'éternel retour"? Je vous laisse le soin d'y songer.

mercredi 30 janvier 2008

Chacun sa chimère

Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.

Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain.

Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi.

Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.

Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir; sous la coupole spleenétique' du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.

Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.

Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l'étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères.


texte: Charles Baudelaire

lundi 28 janvier 2008

Présentation

Evolution, le maitre mot par lequel toute chose se meut et s'affirme, avant de disparaitre.

Ce blog n'est pas seulement darwinien comme pourrait le suggérer le titre; il est post-darwinien, l'homme ici reste un animal, un animal au sommet duquel on a posé un néo cortex. Un animal qui pense, qui agit, qui jouit, qui souffre, dans un monde qui lui est propre. Et où il évolue parfois malgré lui.

Mais à supposer que l'on soit une personne, on a nécessairement une philosophie de sa personne. qui évolue elle aussi. Et le corps ici joue un rôle fondamental contrairement à ce que les religieux et autres idéalistes ont prêché pendant les quelques millénaires qui nous précèdent. Mais il n'est pas question non plus de rejeter en bloque des enseignements qui comme le rappelait Nietzsche, ont marqué le caractère morale de l'homme à tout jamais. C'est donc de transcendance qu'il s'agit afin mettre en exergue tout les moyens connus pour cette unique fin:l'évolution. Et là l'expérimentation est possible..

"Puisque tu es condamné à être ce que tu es, alors tâche de devenir et d'aimer (si possible) ce que tu es". cette maxime en effet pose les marques d'un nouvel hédonisme. Où l'ascèse, la sculpture de soi, la lucidité sont indispensables à l'évolution dont on parle, si c'est bien de cela qu'on parle.
Bien entendu d'autres sources sont à examiner: le psychanalyse existentiel , l'art comme ultime représentation des métamorphoses du monde, et enfin l'Histoire comme fil d'Or de la civilisation.

Ce blog vous est ouvert. j'y mettrais toutes mes références, mes gouts, mes impressions. A vous de juger, à vous de décider de ce qui est valable ou non. puisse-t-il être un espace d'échange à la hauteur des aspirations de chacun.